Vous avez sûrement dû les voir dans le rayon meilleures ventes de votre librairie préférée : 6 petits livres aux couvertures chatoyantes, la saga Blackwater de Michael McDowell.
Elle n’est pourtant pas nouvelle cette série sur la vie d’un clan matriarcal au XXème siècle (l’histoire débute en 1919). Mais c’est pourtant la première fois qu’elle est traduite en français. Initialement publiée aux Etats-Unis sous la forme d’un feuilleton dès 1983, c’est la maison d‘édition indépendante Monsieur Toussaint Louverture qui a fait le pari de faire renaître de ses cendres la série Blackwater.
Et on peut dire que c’est une réussite qui tient aussi bien à l’œuvre en elle-même, qu’à la stratégie de vente de la maison d’édition.
Blackwater : soigner l'esthétique et la mise en vente du livre
Déjà les éditeurs n’ont pas lésé sur le côté esthétique de l’objet, un aspect important dans l’acte d’achat pour beaucoup de lecteurs (même si on dit pourtant qu’il ne faut pas se fier à une couverture ! ). Les couvertures sont magnifiques, marquetées de dorures avec des illustrations dans un style gothique, on les achèterait rien que pour les avoir comme décoration dans sa bibliothèque.
Mais la maison Monsieur Toussaint Louverture a également eu la bonne idée, comme à l’époque de sa publication initiale, de découper la saga d’environ 1500 pages en six tomes diffusés en librairie tous les quinze jours (du 7 avril au 17 juin 2022). Un format feuilleton qui a su susciter l’intérêt, le bouche à oreilles et les réseaux sociaux ont fait le reste.
En effet, j’ai moi-même entendu parler de Blackwater début 2023 sur Tiktok. Des vidéos de la communauté booktok vantaient l’histoire de Michael McDowell et bien sûr la beauté des livres en eux-mêmes.
Mais alors que vaut elle cette histoire ?
Phénomène littéraire Blackwater : une histoire captivante ?
A vrai dire, je vais commencer le tome 5 et je ne saurais toujours pas vous dire ce qu’il s’y passe, si ce n’est que l’on suit la vie de la riche famille Caskey dans une petite ville de l’Alabama qui tient son nom de la rivière qui la traverse : la Perdido. En 1919, alors qu’une crue de cette dernière engloutit les rues, la mystérieuse Elinor apparaît au milieu de toute cette eau et va rencontrer les Caskey.
Depuis ce premier tome, les années passent et la famille s’agrandit au gré des naissances et des gens de passage, le tout dans une ambiance un peu gothique et surnaturelle. Et puis c’est tout. Il n’y a pas de grand rebondissement, pas de coup d’éclat, simplement le quotidien du clan matriarcal des Caskey avec en son centre, la fameuse Elinor.
Malgré cette impression de vide, on ne peut s’empêcher de lire le tome suivant. il y a quelque chose dans l’écriture qui rend addict. Sûrement parce que Michael McDowel, grand ami de Stephen King et cocréateur de Beetlejuice et l’étrange Noël de Monsieur Jack, sait raconter une histoire.
Sa plume cinématographique fait appel à des décors à la fois inquiétants et féériques. En tournant les pages on peut sentir l’atmosphère moite de Perdido et sa rivière aux eaux boueuses et rouges.
En tout état de cause, la maison Monsieur Toussaint Louverture a eu du nez : la saga Blackwater était le succès littéraire de l’été 2022 et il n’est pas près de s’arrêter. Pendant la période de Noël 2023, les livres de la série étaient en tête de gondole. Je parie que dans les prochains mois, de nombreux chanceux s’étant vu offrir le tome 1, vont se précipiter en librairies pour connaître la suite, assurant encore de beaux jours aux aventures de la famille Caskey.
Et vous, avez-vous lu le phénomène littéraire Blackwater ?
Article initialement publié sur D'Estelle à Simone (le blog des fondatrices d'Amédia)
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